Quand on évoque la Bourgogne viticole, les noms de la Côte d’Or, Pommard, Gevrey-Chambertin ou Meursault s’invitent souvent en premiers sur la liste des esprits passionnés. Pourtant, au sud, le Mâconnais compose une partition singulière, lumineuse et multiple, bien loin de n’être qu’une simple “petite Bourgogne du sud”. Depuis les courbes des Monts du Mâconnais jusqu’aux portes du Beaujolais, ce vignoble affirme une personnalité généreuse, portée par une histoire rurale solide et une mosaïque de terroirs remarquables. Quelle est sa véritable place sur la carte bourguignonne ? Qu’est-ce qui fait la spécificité et la force de ce terroir ?
L’histoire du Mâconnais est ancienne : des vestiges témoignent dès l’époque gallo-romaine de la culture de la vigne. Très tôt, au Moyen Âge, les moines de Cluny et de Tournus y structurent le paysage viticole. Au fil des siècles, ces terres méridionales de la Bourgogne deviennent l’un des moteurs économiques de la région, fournissant vins blancs et rouges aux villes alentours et aux grandes abbayes (source : Vins Mâcon).
Appelé “le jardin de la Bourgogne”, le Mâconnais déroule ses vignes de Tournus au nord jusqu’à Mâcon puis à Saint-Vérand et à la Roche de Solutré au sud. Ici, la notion de terroir prend une dimension quasi sculpturale, largement influencée par la géologie riche et un relief tout en mouvements. On y trouve :
Ce qui frappe dans le Mâconnais, c’est bien cette capacité à générer une palette de styles et d’expressions, chaque cru affirmant sa propre identité. Contrairement à la Côte-d’Or, dominée par de petites parcelles (climats), ici, les paysages sont plus ouverts, les propriétés souvent plus vastes, héritées d’une tradition de polyculture encore vive il y a quelques décennies.
Impossible d’aborder le Mâconnais sans saluer son intimité profonde avec le chardonnay. Ce cépage, prince des blancs de Bourgogne, trouve ici une expression large – à la fois souple, fruitée, et d’une finesse bien à elle.
Mais le Mâconnais, c’est aussi du gamay et, plus localement du pinot noir, qui entrent dans l’assemblage des rares vins rouges et rosés produits (env. 10 % de la production totale, source BIVB). Les rouges sont souvent frais, fruités, sur la gourmandise, et peuvent être merveilleusement rafraîchissants à table !
La diversité des terroirs du Mâconnais s’exprime à travers une pluralité d’appellations. Au fil du temps, certaines d’entre elles ont été distinguées jusqu’à obtenir, pour certains secteurs, le statut de “cru”, reconnaissance de la qualité de leur terroir (INAO).
Notons que les premières distinctions “Premier Cru” de Pouilly-Fuissé, attribuées seulement à 22 climats (soit 194 hectares sur plus de 800) illustrent la volonté croissante de reconnaitre la complexité des terroirs mâconnais et de hisser certains crus au niveau des plus grandes appellations de Bourgogne (source : BIVB).
Si le Mâconnais a parfois souffert d’être perçu, à tort, comme le parent “bon marché” de la Bourgogne, il s’impose aujourd’hui comme un vignoble dynamique, innovant et ambitieux.
D’un point de vue économique, le Mâconnais propose une gamme variée où l’excellence est accessible. Les bouteilles se déclinent à des tarifs souvent bien plus doux que les grandes icônes de la Côte d’Or, ce qui en fait une formidable porte d’entrée pour les amateurs désireux de découvrir la Bourgogne – et parfois, un terrain d’exploration de nouvelles signatures pour les passionnés.
Les vignerons locaux n’hésitent pas à ouvrir leurs caves, souvent de façon très conviviale, avec un sens du partage limpide. L’œnotourisme y prend un essor tout particulier, facilité par la beauté des paysages, les villages aux pierres dorées, la proximité de sites emblématiques comme la Roche de Solutré, Cluny ou Tournus (source : Bourgogne Tourisme).
Les accords mets et vins du Mâconnais offrent un terrain de jeu délicieux ! La fraîcheur du chardonnay et le fruit du gamay trouvent de superbes partenaires dans la cuisine locale et bourguignonne : fromages de chèvre du Mâconnais, carpaccio de dorade, cochonnaille artisanale, grenouilles persillées ou poissons de la Saône. La versatilité de ces vins donne franchement des idées — et pas qu’aux chefs étoilés.
La place du Mâconnais n’est ni périphérique ni secondaire. Il offre un autre visage de la Bourgogne, généreux, solaire, fondé sur l’authenticité des hommes et des paysages. Il ne cesse d’affirmer son identité en conjuguant tradition et modernité. Plus festif, moins protocolaire, mais tout aussi exigeant, ce vignoble s’affirme désormais comme l’un des équilibres essentiels de la Bourgogne, un trait d’union entre histoire et (r)évolution.
Explorer le Mâconnais – dans le verre comme sur les routes – promet de découvrir, derrière chaque étiquette, un terroir vivant et ouvert, prêt à surprendre les palais comme les curieux. Ceux qui parcourent ses collines, humant les brises et discutant avec les femmes et hommes de la vigne, repartent souvent conquis : le Mâconnais, aujourd’hui plus que jamais, a toute sa place dans le cœur battant de la Bourgogne.
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