Le vignoble du Mâconnais se déploie tel un ruban vert entre Saône et collines calcaires, au sud de la Bourgogne. Peu de territoires viticoles peuvent se prévaloir d’un héritage aussi ancien et continu : le vin y coule dans les veines du paysage depuis plus de deux mille ans. Mais derrière ces collines tranquilles s’entrelacent des siècles d’échanges, de défis, d’innovations et de passion, qui font du Mâconnais un terroir à part.
Les premières traces de vigne dans le Mâconnais remontent à la période gallo-romaine. Dès le Ier siècle, la ville de Mâcon (alors “Matisco”) bénéficie de sa situation idéale près de la Saône et le vin y devient rapidement une marchandise précieuse. Des fouilles menées à Charnay-lès-Mâcon ont permis de retrouver des amphores et des pressoirs, témoins de cette époque où la vigne était déjà ancrée dans la vie locale (Source : Archéologie en Bourgogne).
Dès le VI siècle, les communautés religieuses prennent le relais des Romains. Les abbayes de Cluny et Tournus s’imposent comme de véritables moteurs dans le développement des vignobles médiévaux.
C’est aussi à cette période que l’organisation parcellaire du vignoble, encore visible aujourd’hui, commence à se dessiner.
Le vignoble du Mâconnais traverse les siècles en composant avec nombre de péripéties.
Ces crises n’empêchent pas l’identité mâconnaise de s’affirmer. Au contraire, chaque renaissance pousse les vignerons à sélectionner les meilleurs cépages et à adapter leurs techniques, pour préserver la singularité de leurs vins.
Le Mâconnais n’a pas échappé à l’essor du négoce, en particulier à partir du XVIII siècle. Les grandes maisons de Mâcon, de Beaune ou de Chalon achètent alors la production, la vinifient et la commercialisent à une échelle jamais vue jusque-là.
Mais cette prospérité conduit aussi à une hétérogénéité de qualité. D’où l’émergence, dès l’entre-deux-guerres, d’un mouvement pour réglementer et reconnaître officiellement l’origine des vins.
Derrière la diversité des paysages et la grande variété de sols (calcaire, argilo-calcaire, marnes, alluvions…), se cache une mosaïque de terroirs, véritable richesse du Mâconnais moderne.
À l’aube du XXI siècle, le Mâconnais connaît un véritable renouveau, porté par ses 5 700 hectares de vignes et ses quelque 600 exploitations familiales (Source : BIVB). Le vignoble s’inscrit dans une démarche résolument tournée vers la qualité, l’innovation et la préservation de son patrimoine.
Le Mâconnais n’a jamais cessé de se réinventer tout en restant fidèle à ses racines millénaires. Chaque bouteille qui en naît raconte à sa manière une page d’histoire, faite de patience, d’humilité face aux éléments, mais aussi de fierté et d’ouverture. Entre tradition, modernité et engagement, ce territoire offre bien plus que du vin : il invite à une expérience de partage, de découverte et de douceur de vivre à la bourguignonne.
Sources principales : BIVB, Inter Beaujolais, INAO, Archives départementales de Saône-et-Loire, Cluny – cité d’Europe, Archéologie en Bourgogne.
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