Pendant longtemps, les routes des vins du Beaujolais et du Mâconnais étaient peu fréquentées, réservées à quelques initiés ou passionnés en quête d’authenticité. Mais depuis une vingtaine d’années, une révolution douce s’est installée : l’œnotourisme. Cette alliance entre découverte des paysages, rencontres humaines et dégustation, a redéfini à la fois la vocation et l’image de nos vignobles.
D’après Atout France, la France attire chaque année près de 10 millions d’œnotouristes, générant plus de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires (Atout France, 2021). Beaujolais et Mâconnais, même loin derrière les géants que sont Bordeaux ou la Champagne, se sont emparés de cette nouvelle énergie. Le territoire Beaujolais a ainsi accueilli plus de 1,3 million de visiteurs sur ses routes en 2022, avec une hausse régulière de 5 % par an depuis 2015 (source : Inter Beaujolais).
Avant l’essor de l’œnotourisme, la notoriété du Beaujolais oscillait entre la fête du "Nouveau" et une réputation parfois injustement limitée à des vins de soif. Côté Mâconnais, l’image restait discrète, centrée sur ses Chardonnay élégants mais peu connus du grand public.
L’arrivée de l’œnotourisme a changé la donne :
L’œnotourisme est devenu une ressource essentielle. Selon une étude menée par le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bourgogne (CIVB), le séjour moyen d’un œnotouriste bourguignon est de 2,3 jours, pour une dépense moyenne de 411 € à l’échelle régionale (source : CIVB, 2019). Le Beaujolais et le Mâconnais bénéficient autant que les hauts lieux plus anciens, et leurs investissements portent leurs fruits :
L’une des conséquences majeures de l’essor de l’œnotourisme est la transformation du métier de vigneron et la diversification des profils accueillants.
Au-delà des chiffres, l’essor de l’œnotourisme dans le Beaujolais et le Mâconnais a induit des changements profonds dans les mentalités et dans les pratiques.
Quelques initiatives et anecdotes pour illustrer ce nouvel élan :
Si l’œnotourisme a redessiné l’histoire récente de ces vignobles, il ne règlera pas tout. Plusieurs défis restent à relever :
Néanmoins, le dynamisme de l’œnotourisme a permis à ces territoires de retrouver une attractivité, une vitalité et une fierté renouvelée. Le Beaujolais et le Mâconnais, conscients de leurs forces et de leurs fragilités, poursuivent leur mue en s’inspirant à la fois de la tradition et de la modernité : tourisme participatif, numérique, expériences immersives (escape game dans les caves, chasse au trésor digitale dans les vignes…), partenariats avec des chefs et des artistes locaux, etc.
À travers l’épanouissement de l’œnotourisme, les paysages du Beaujolais et du Mâconnais racontent maintenant mille histoires, mêlant vigne, hospitalité, créativité et transmission. Ils ne sont plus seulement des terres de production, mais des terres de rencontres et de liens.
Sur ces routes en pleine mutation, chaque visiteur repart avec une empreinte : celle d’un territoire généreux, jamais figé, continuellement réinventé par la curiosité, la passion et l’accueil.
07/11/2025
Au sortir du XIXe siècle, le Beaujolais et le Mâconnais font face à des défis de taille. Le phylloxéra, ce minuscule insecte originaire d’Amérique, a ravagé la quasi-totalité des vignobles français entre 1875 et 1890, obligeant...
26/10/2025
L’histoire viticole des deux régions débute avec l’expansion de la culture de la vigne par les Romains. Dès le Ier siècle après J.-C., les légions et les colons favorisent le d...
12/10/2025
Le Beaujolais et le Mâconnais, lovés au sud de la Bourgogne, racontent une histoire du vin ancrée depuis près de deux mille ans. Les premières vignes s’installent ici à l’époque gallo-romaine : les vestiges arch...
15/10/2025
Les paysages vallonnés du Beaujolais et du Mâconnais évoquent aujourd’hui l’excellence d’un vignoble mondialement réputé. Mais depuis quand la vigne y a-t-elle planté racine ? Derrière chaque bouteille se cachent des siècles d...
03/09/2025
La Route des Vins du Beaujolais s’étend sur près de 140 kilomètres, reliant Villefranche-sur-Saône à Saint-Amour Belleville. Elle traverse dix des crus fameux : Brouilly, Côte de Brouilly, Morgon, Régnié, Chiroubles, Fleurie, Moulin-à-Vent, Chénas, Juli...